Le déclic
Il en fallait un de déclic...
Il fallait sortir de ce canapé, sortir de ce marasme…
En traînant sur les réseaux sociaux, je tombe sur une proposition de stage WimHof pas trop loin de chez moi. Ça à l’air pas mal tout ça, mais je me méfie de mon mental qui voudrait aller trop vite. Je me sens encore bien fragile.
Pour me décider, je me relis le livre sur Wim Hof, c’est vrai que ça m’a toujours attiré le froid, et que j’avais souvent remis à demain un stage de cette méthode de fou.
C'est qui ce WimHof ?
Au cœur de la méthode Wim Hof se trouve le froid, mais aussi la respiration. En utilisant des techniques spécifiques de respiration contrôlée, il affirme pouvoir réguler son système immunitaire, augmenter sa résistance au stress et maximiser son énergie. Il a participé à des études scientifiques qui ont même confirmé les effets bénéfiques de sa méthode sur la santé mentale et physique, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives dans le domaine de la médecine.
Bon allez hop c'est parti
Après avoir longuement hésité, je me retrouve en pleine montagne en Haute-Savoie avec que d’autres personnes très sympas qui deviendront des potes de courage !
Kevin Bodin le patron du stage nous met tout de suite dans l’ambiance en nous invitant à parcourir les 30 minutes de marche entre le parking et le chalet à torse nu. Nous profitons de ce moment pour faire connaissance et commencer à dévoiler le pourquoi de notre présence.
Baptême du froid
Après avoir pris possession de nos chambres et une respiration d’introduction, le patron avec un petit sourire « sadique » nous demanda d’aller nous préparer pour notre première immersion.
Nous nous sommes retrouvés dehors devant l’ancien abreuvoir qui ressemblait à la porte des enfers du froid pour beaucoup de participants.
Seulement pour moi cela a été une évidence, le déclic. C’est pour ça que je suis là, et dans ma tête je faisais le serment de toujours passer en premier, de ne pas douter et d’y aller.
J’avais déjà fait des bains froids, je savais ce qu’il en retournait, mais là j’avais aucune idée si mon état me permettrait de sauter dans cette bassine.
Pas de soucis, c’est passé comme une lettre à la poste. 2 minutes au calme j’étais sidéré et très enthousiaste.
On hacke le cerveau !!!
Après une nuit très confortable et réparatrice, nous nous sommes retrouvés au p’tit-dèj pour se faire briefer la matinée. Tout le monde en chaussures de marche, short, gants et bonnets. Le reste des vêtements ainsi que serviette et chausson pour le bain dans le sac à dos.
On part pour une balade dans le froid tranquillement avec une super guide aussi amusée qu’habillée. C’est là que le travail commence, si on se concentre sur la respiration, si on discute avec le voisin ou si on pense à quoique ce soit d’autre que la situation, notre corps gère sans problèmes la température. Il n’y a que quand je pense à ce que je fabrique là qu’un petit frisson me parcourt.
Petit frisson qui disparait rapidement si je me remets à penser à autre chose.
On se fait même une pause spéciale
Après avoir croisé un groupe de randonneurs qui n’en croyaient pas leurs yeux, nous avons fait une pause « ensevelissement » dans la neige.
Contrairement à ce que nous dicte notre instinct, c’est plus facile que l’eau car si l’on ne bouge pas, une fine pellicule de chaud se glisse entre notre peau et la neige.
Je me surprends même à trouver cela très agréable.
Nous repartons vers le vrai challenge de la matinée le bain en rivière, mais pour cela il nous faut encore marcher 45 minutes, et maintenant, mouillés !
Différence entre température réelle et ressentie
Le bain en rivière, c’est une autre salade. Là, l’eau bouge tout le temps, elle est pleine d’énergie et chaque goutte qui nous touche est à 1°. Impossible pour le corps de réchauffer son environnement.
Si l’eau est physiquement à 1°, nous la ressentons beaucoup plus froide, plus piquante, plus vivante.
J’avais déjà cette petite loi durant mes randos qui disait « Si il y a de l’eau… On se baigne », mais c’était toujours en été et dans de bonnes conditions. En plein hiver sans soleil c’est une expérience unique, et extrêmement forte.
Le Misogi des moines Zen japonais c’est exceptionnel !
J’en referai car je m’étais rarement senti aussi vivant de toute ma vie.
Après s’être rhabillés avec peine, nous nous dirigeons vers le chalet où nous y attend un sauna et un jacuzzi bienvenus.
A savoir que durant la balade toutes les personnes que j’interrogeais pensaient que la température extérieure était de 8 ou 9° alors que le propriétaire nous montra un thermomètre qui indiquait 3°.
Nos corps sont exceptionnels !
le soir on enfonce le clou !
L’après-midi, nous avons eu un super atelier Mindset et respiration qui nous apporta beaucoup de nouvelles émotions.
Mais Kevin ne voulait pas en rester là et nous annonça que, pour ceux qui voulaient, nous allions en remettre une couche pour mériter le repas du soir.
C’est comme cela que je me suis retrouvé, hyper enthousiaste, avec toute l’équipe en mode « rando-extrême » dans la nuit sous la neige pour rejoindre un petit coin de rivière qui nous accueillera froidement.
Ambiance magique et surréaliste
Nuit noire, froid et flocons de neige.
Après 30 minutes de marche à se concentrer sur notre respiration entourés des flocons de neige qui virevoltent dans les lumières de nos frontales, nous sommes 4 à nous glisser dans l’eau sous les regards attentifs de Kevin et de nos fraîchement nouveaux amis de stage.
L’immersion est incroyable, euphorisante, les hormones doivent faire un sacré pogo dans nos corps.
Au bout de 2 minutes, on sort et faut pas trainer, pas facile d’enfiler des chaussettes sur des pieds mouillés avec des doigts gelés !
Merci les potes non mouillés…
Nous rentrons au chalet et je sens une fatigue se poser lentement sur mon corps qui est parfaitement détendu. Quelle journée !
Voilà c'est la fin du déclic
Le lendemain après une bataille de boules de neige en short, nous débriefons le stage,
je remercie toute l’assistance pour sa bienveillance, nos complicités naissantes
et surtout Kevin pour son accompagnement.
Son mantra était « il n’y a pas d’obligations, que des opportunités ».
Je les ai toutes saisies et c’est ce qui m’a remis en selle.
Je ne peux que vous encourager à vivre un tel stage, nos croyances limitantes nous bloquent
et il faut vivre un moment pareil pour se rendre compte à quel point la vie est plus grande que nos peurs.
Le groupe fait beaucoup aussi, dans le froid on peut plus tricher.
Les émotions remontent, les gens se lâchent, on se serre les coudes avec beaucoup de bienveillance, nous sommes potes du froid et ça, ça soude.
Merci de m’avoir lu